Accueil > Au cœur du concours > Quel est le rôle de l’ingénieur dans la société ?
ingénieur présentant un plan à une femme
Actualités

Quel est le rôle de l’ingénieur dans la société ?

Le métier d’ingénieur est vaste. Il concerne de nombreuses disciplines et des secteurs d’activité
variés. Très bien placé et fortement demandé sur le marché de l’emploi, le métier d’ingénieur
regorge de possibilités en termes de carrière.
Si les professionnels de l’ingénierie ont toujours autant de succès, c’est parce que le monde en a
besoin. Au cœur des préoccupations de son temps et des enjeux sociétaux, l’ingénieur étudie,
conçoit, réalise et fait évoluer des produits, des systèmes ou des services innovants.
Faisons un point sur le rôle de l’ingénieur dans la société. Voyons ce qui change aujourd’hui et
ce qui pourrait changer demain.

Crédits : Unsplash, thisisengineering

La définition de la Commission des titres d’ingénieurs :


« Le métier de l’ingénieur consiste à poser, étudier et résoudre de manière performante et innovante des problèmes souvent complexes de création, de conception, de réalisation, de mise en œuvre et de contrôle, ayant pour objet des produits, des systèmes ou des services – et éventuellement leur financement et leur commercialisation – au sein d’une organisation compétitive. Il prend en compte les préoccupations de protection de l’homme, de la vie et de l’environnement, et plus généralement du bien-être collectif.1


La place de l’ingénieur sur le marché de l’emploi témoigne de son importance pour la société


La 34e enquête annuelle de l’Observatoire des ingénieurs et scientifiques de France2 révèle que la France compte aujourd’hui 1 225 000 ingénieurs, dont 1 114 000 en activité, ce qui représente une augmentation de 3 % en un an. Le métier connaît une situation de quasi plein emploi, ce qui est une très bonne nouvelle pour les étudiants en école d’ingénieurs et les jeunes qui s’intéressent à cette profession. Quant à la rémunération, elle est plutôt favorable, car un professionnel fraîchement diplômé peut compter sur un salaire de 37 601 euros bruts annuels hors primes.3


Quelle est la vocation de l’ingénieur ?

L’ensemble de ses missions a pour objectif de résoudre des problématiques ardues liées aux défis et aux besoins des industries, de la société et plus largement aux enjeux de notre monde. 

Les ingénieurs occupent un rôle essentiel dans le développement des entreprises, pour qu’elles proposent avec une longueur d’avance, des processus, des produits ou des services de pointe qui accélèrent la croissance de leur activité et/ou qui répondent à des impératifs sociétaux. 

Métier phare de l’innovation, l’ingénieur est à l’origine des grandes révolutions techniques et technologiques.


Dans quels domaines l’ingénieur intervient-il aujourd’hui ?


Les talents des ingénieurs intéressent absolument tous les secteurs d’activité, de manière directe ou indirecte. C’est encore plus vrai depuis que les systèmes combinent des technologies plurielles, utiles à toutes les organisations. L’industrie n’est donc plus le seul employeur des ingénieurs. 

Les professionnels de l’ingénierie peuvent intervenir à différents stades de l’innovation : recherche et développement, études, essais, conception, production, contrôle qualité, recyclage, etc.

Les spécialités sont également très nombreuses : agronomie, médical ou paramédical, aéronautique, électronique, informatique, bâtiment, matériaux, logistique, transports, télécommunications, énergie, etc. Des disciplines diverses que l’on retrouve dans les enseignements proposés par les écoles d’ingénieurs, avec la possibilité de créer des parcours mixtes et singuliers. 

La place de la profession s’est étendue à tous les univers et à toutes les étapes de la conception. 

L’ingénieur est un acteur incontournable des transitions écologiques, numériques et énergétiques.

Quel est le rôle de l’ingénieur aujourd’hui et quel rôle pourrait-il jouer demain ?

  • L’ingénieur du défi

Le monde de l’ingénierie ne manque pas d’opportunités pour se dépasser et faire preuve de créativité. Citons par exemple l’aviation tout électrique, le développement des smart building, la recherche de nouvelles sources d’énergie, la disponibilité de l’eau sur la planète, le développement durable, etc. 

Les technologies foisonnent, nos usages changent, les paramètres environnementaux et sociétaux modifient le paysage de l’innovation. Tous ces éléments constituent des challenges passionnants pour les ingénieurs d’aujourd’hui qui doivent inventer de nouveaux modèles pour demain. 

Conscientes de l’importance de ces nouveaux enjeux, les écoles d’ingénieurs les intègrent à leur conception pédagogique. Le concours Mines-Télécom, par exemple, donne accès à 18 écoles d’ingénieurs publiques qui se positionnent sur des sujets fondamentaux pour notre société. 4 

  • L’ingénieur spécialisé avec une vision transversale

Le modèle de l’ingénieur enfermé dans sa discipline est dépassé. Les spécialités étant désormais reliées les unes aux autres, l’ingénieur doit aujourd’hui composer avec d’autres experts en adoptant une vision plus large, qui va au-delà de son savoir spécifique. 

Par exemple, pour concevoir une technologie utile au monde de l’agriculture, il est impératif que l’ingénieur du numérique et l’ingénieur agricole travaillent ensemble. 

Les experts ont désormais besoin de collaborer et de mixer leur savoir pour avancer dans leurs missions. Une pratique que l’on retrouve dans les cursus des écoles d’ingénieurs à travers des projets pédagogiques pluridisciplinaires. 

Le rôle des professionnels de l’ingénierie devient beaucoup plus transversal avec tout ce que cela implique : la capacité à collaborer, l’aptitude à fédérer autour de ses activités, un savoir plus étendu, la formation continue, la veille, l’ouverture d’esprit, une culture à 360°, etc.

  • L’ingénieur intègre et responsable 

Même si les impératifs ne sont pas les mêmes selon la fonction occupée et la spécialité choisie, le rôle de l’ingénieur évolue. 

Ses actions restent identiques (innover, concevoir, tester, produire…). Ce qui change, c’est le prisme par lequel elles sont envisagées. La mondialisation, les enjeux écologiques et sociétaux ont ajouté la composante éthique au rôle de l’ingénieur. 

Même si l’innovation et la conception se placent encore au service du développement économique des industries, le paramétrage change. 

Que l’impulsion vienne des nouvelles lois écologiques et sociétales ou qu’elle vienne d’une prise de conscience des entreprises, l’innovation s’envisage désormais de manière bien plus vertueuse.

Ainsi, l’ingénieur doit aujourd’hui réaliser ses missions avec intégrité morale. Par exemple, créer un nouveau produit en prévoyant son recyclage ou son réemploi, doit être un réflexe. 

Les questions éthiques soulevées par l’arrivée fulgurante de l’intelligence artificielle démontrent que concevoir sans avoir anticipé les impacts sociétaux peut être problématique. 

On attend des concepteurs d’innovation aujourd’hui, qu’ils fassent preuve de prédiction et de projection, qu’ils s’interrogent sur le monde qu’ils participent à façonner. 

Ces questions ne peuvent être le pré carré seul des philosophes et des intellectuels, qui n’ont pas toujours le socle de compétences scientifiques nécessaires pour comprendre les sujets dans le détail. 

La question éthique a également fait son apparition dans les enseignements en écoles d’ingénieurs, ce qui signifie que les futurs professionnels auront déjà intégré ce réflexe avant même de débuter leur carrière. 

  • L’ingénieur éclaireur

Si l’on pousse le raisonnement un peu plus loin, l’ingénieur pourrait tenir le rôle de guide. C’est-à-dire devenir un expert de l’anticipation et de la projection, un visionnaire en quelque sorte. Ainsi, l’ingénieur occuperait une place plus centrale et plus avant-gardiste dans la société. 

Puisqu’il est capable de mesurer la réalité factuelle par sa compétence technique et s’il est conscient des enjeux éthiques, il pourrait prendre part aux décisions de manière consultative ou active. 

  • L’ingénieur fédérateur et générateur d’intelligence collective

La complémentarité des disciplines et la mondialisation apportent une dimension de diversité (pédagogique, cognitive, culturelle, sociale, politique, etc.) à la fonction. 

L’ingénieur est amené à échanger et interagir avec une multitude d’experts pour avancer dans ses missions. 

Les collaborations entre des ingénieurs et des professionnels variés (philosophes, experts d’un sujet, juristes, etc.), sont des terreaux fertiles pour développer notre intelligence collective et ainsi rendre notre monde meilleur. Les écoles d’ingénieurs cultivent cette démarche en proposant des projets ou des cas pratiques menés par des équipes mixtes. 

  • L’ingénieur de la low tech ou du bon sens 

Le sens commun nous incite à continuer la course technologique. Et si le bon sens nous dictait aujourd’hui d’envisager parallèlement d’autres modèles ? 

Les technologies puissantes ne sont peut-être pas les solutions à tout, d’autant qu’elles reposent sur des systèmes extrêmement complexes, ce qui implique qu’un aléa ou un dysfonctionnement pourrait avoir de graves conséquences. Pourquoi mettre tous ses œufs dans le panier du tout technologique ? 

Si les basses technologies sont plus limitées, elles ne sont pas moins robustes et inefficaces pour autant. Elles pourraient constituer des alternatives aux autres systèmes énergivores et pas toujours pertinents.

Prenons l’exemple de l’ingénieur de la construction : « Il est important de rappeler que la logique durable n’est pas forcément liée à une surenchère technique et/ou technologique. Pour le dire autrement, concevoir durablement doit être un état d’esprit ou un (re)paramétrage du mode de pensée plutôt qu’une course effrénée vers la performance technologique. »

Tout technologique ou parti pris hybride, quelle est la meilleure option ?  Une question intéressante pour les ingénieurs de notre époque. Innover avec sobriété et efficacité peut constituer un beau défi en matière d’ingéniosité. C’est aussi l’opportunité de cultiver son esprit critique, d’inventer d’autres modèles et d’être prêt à rebondir en cas d’aléa. 

Aujourd’hui les ingénieurs doivent être capables de poser les problèmes autant que les résoudre, en tenant compte des enjeux éthiques et des besoins pragmatiques de notre monde, en étant critiques sur leur sujet et ouverts sur les autres.  Leur rôle est majeur pour notre bien-être commun et pour la préservation de notre planète, à condition de leur accorder la place qu’ils méritent et de leur donner les moyens d’innover de manière vertueuse. Cela commence dès l’enseignement en école d’ingénieurs. 

Sources

  1. https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/fr/les-formations-d-ingenieur-46426 ↩︎
  2. https://www.mondedesgrandesecoles.fr/la-34e-enquete-diesf-fait-le-point-sur-lemploi-des-ingenieurs-en-
    2023/#:~:text=Une%20enquête%20qui%20rappelle%20que,%2C%20qui%20stagne%20à%2024%20%25
    ↩︎
  3. https://www.cge.asso.fr/wp-content/uploads/2023/06/CGE-Infographie-Enquete-Insertion-2023-F.pdf ↩︎
  4. https://www.concours-mines-telecom.fr/le-concours-mines-telecom/presentation-du-concours/ ↩︎