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La médecine 5P

La médecine 5P succède à la version 4P (personnalisée, préventive, prédictive et participative). Son nouvel attribut : la preuve ou la pertinence.
La médecine de l’ère numérique est fondée sur la preuve d’efficacité d’un service médical. Elle est censée mettre un terme aux traitements et méthodes obsolètes. Le bénéfice médical doit désormais être démontré.
Les technologies changent constamment le paysage de la santé et font naître de nouveaux enjeux.
Pour que la médecine 5P ne soit pas qu’un concept, le monde médical doit se transformer.

Crédits : unsplash

Les objectifs de la médecine 5P

La médecine a pour vocation d’être personnalisée, préventive, prédictive, participative et désormais pertinente. Les 5P concernent les actes médicaux sur le patient, mais aussi toute sa prise en charge opérationnelle et administrative. On parle d’« expérience patient ». Il s’agit de l’ensemble des interactions liées à son parcours de santé et à tous les paramètres et caractéristiques qui le concernent.  

Cette ambition pourra être atteinte grâce à la combinaison savamment orchestrée de nombreuses technologies, à une collecte et une interprétation de données pertinentes, à une interopérabilité des systèmes, à une collaboration entre professionnels de l’innovation et professionnels de santé, à une remise en question des processus actuels. 

Les conditions de succès de la médecine 5P

La numérisation des hôpitaux, de tous les établissements et organismes liés à la santé est aujourd’hui la base incontournable pour déployer l’évolution de la médecine.

Les nouveautés en termes de technologie médicale sont époustouflantes : 

  • Vision assistée par ordinateur
  • Nanotechnologie
  • Génomique numérique
  • Jumeaux numériques
  • Télémédecine et télésanté
  • Robots soignants
  • Impression 3D pour créer des prothèses… 
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L’ingénierie de la santé compose désormais avec la data, les algorithmes d’apprentissage automatique, l’intelligence artificielle, la robotique, etc.

Pourtant, beaucoup d’innovations peinent à être utilisées. Certaines d’entre elles sont pourtant révolutionnaires ! Encore faut-il que la base technologique des systèmes d’information soit adéquate à l’ajout de nouvelles briques technologiques. Une stratégie commune est nécessaire pour aller vers une digitalisation efficace de tous les services de santé. Elle doit s’accompagner d’une standardisation des systèmes (pour passer de l’un à l’autre sans difficulté), et d’une communication parfaite. La cybersécurité représente aussi un enjeu important pour une médecine et une prise en charge fiables. 

L’innovation a besoin d’être envisagée dans un objectif de pérennité et de globalisation, ce qui n’est pas simple dans un domaine sensible et pluridisciplinaire. 

La recherche est bien plus avancée que la pratique. Dans certains établissements, on parle d’IA tout en travaillant sur des tableaux Excel. La marge d’évolution est immense. 

Pour rallier les possibilités à la mise en œuvre, les étapes comme l’harmonisation des systèmes et les mises à jour technologiques, ont besoin d’être respectées, sans quoi les apports seront stériles. De la même façon, le suivi est obligatoire pour que l’innovation porte ses fruits. Par exemple, une technologie vendue à un hôpital, ne pourra pas honorer ses promesses, si elle n’est pas pilotée par un référent (mise à jour et développement). Ce sera une dépense inutile. 

Les changements prennent du temps et nécessitent des ressources, il est donc impératif d’accompagner la transition. Il est également primordial que les innovations soient développées avec la contribution des professionnels médicaux, pour que les technologies répondent aux besoins véritables avec performance. 

Les professionnels de santé ont un rôle majeur à jouer pour guider les industriels vers des solutions efficaces, pour les évaluer, pour identifier les besoins non comblés, pour révéler les contraintes liées à leur pratique, pour expliquer les facteurs scientifiques, pour décrire les expériences des patients…

Les compétences pour développer l’ingénierie de la santé

Les ingénieurs spécialisés dans l’univers médical ont de beaux challenges à relever : 

  • Savoir analyser le contexte et les problématiques d’usage
  • Comprendre l’écosystème de santé
  • Mettre en place et suivre la transition numérique en respectant chaque étape
  • Traduire le besoin du professionnel de santé en cahier des charges 
  • Prendre en compte et faire évoluer l’« expérience patient »
  • Cultiver un double design thinking : pour les patients et pour les professionnels de santé 
  • Connaître les technologies, savoir les sélectionner et les interconnecter
  • Trouver des compromis entre contraintes et besoins (sociétaux, technologiques, techniques, environnementaux…)
  • Collaborer avec des équipes plurielles et des professionnels de santé
  • Innover dans un objectif de pérennité
  • Anticiper les problématiques éthiques et sociétales
  • Préserver la sécurité des données et des systèmes
  • Concevoir des solutions respectueuses de l’environnement
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Les avantages des technologies pour le domaine de la santé présentent aussi des points négatifs, que les ingénieurs doivent résoudre : 

  • Le risque de faille en matière de sécurité
  • Le risque de biais
  • Le manque d’empathie des solutions algorithmiques et la frustration des patients
  • L’augmentation des coûts liée à l’intégration des nouveaux équipements
  • La cybercondrie et la dépendance à la connexion…

Les soft skills nécessaires pour travailler dans l’ingénierie médicale 

Les ingénieurs experts du domaine de la santé devront cultiver et développer leurs compétences personnelles telles que :  

  • La patience
  • L’adaptabilité
  • L’organisation
  • La communication
  • Le recherche de compromis
  • La remise en question 
  • L’esprit critique
  • La capacité d’analyse et de synthèse
  • L’art du rebond
  • La pédagogie
  • La créativité
  • La sensibilité pour l’éthique
  • L’altruisme

Pour que le concept de médecine 5P devienne concret et opérationnel, il est nécessaire que les lieux de santé et tous leurs acteurs bénéficient d’un socle technologique commun et interconnecté. 

De plus, l’innovation médicale ne peut être envisagée sans une collaboration étroite entre les professionnels de santé et les experts de l’ingénierie. « L’expérience patient » est l’enjeu du sujet.